Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/165

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tenter aucun genre de recherche. Lorsque, après quinze jours, je pus reprendre mes observations, l’étoile était déjà plongée dans le crépuscule du soir, et toutes mes tentatives pour la retrouver furent sans résultat : des astres de cette grandeur n’étaient plus visibles. Le mouvement estimé, en trois jours, me parut être de 10″ en ascension droite et d’environ une minute (ou d’un tant soit peu moins) en déclinaison, vers le nord. Un mouvement aussi lent me fait supposer que l’astre est situé au-delà d’Uranus. Je fus extrêmement contrarié de ne pouvoir pas pousser plus loin une aussi importante recherche [1]. »

Astronomie. — Sur l’intensité lumineuse de la comète de Halley.

M. Darlu, vice-président de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts, de Meaux, communique l’extrait suivant d’une lettre qu’il vient de recevoir de M. Littrow, directeur de l’Observatoire de Vienne.

« À Vienne, la comète était encore visible à l’œil nu le 27 janvier dernier ; mais, probablement à cause de sa grande proximité de l’horizon, le noyau ne s’apercevait plus. L’apparence actuelle de cet astre confirme ce qui a déjà été reconnu pour la généralité des comètes, savoir, que, toutes circonstances égales, les comètes sont beaucoup plus brillantes après qu’avant leur passage à leur périhélie. En effet, à la fin de janvier, la comète de Halley se trouvait éloignée du Soleil et de la Terre, à peu près comme à la fin du mois d’août 1835 ; or, à cette dernière époque, on pouvait à peine l’apercevoir à l’aide des meilleurs instruments, tandis qu’à la fin de janvier, on la voyait parfaitement sans chercheur. »

  1. Il y a dans cette communication une circonstance que les astronomes auront beaucoup de peine à comprendre. Lorsque le temps redevint favorable à Palerme, à la fin de mai, l’étoile mobile n’était plus visible, dit M. Cacciatore, à cause de la lumière crépusculaire du soir. L’explication est admissible lorsqu’il s’agit du passage de l’astre au méridien ; mais deux, mais trois heures après le coucher du soleil, mais à nuit close, rien ne pouvait empêcher de comparer la planète soupçonnée aux étoiles voisines, soit avec une machine parallactique, soit, à son défaut, avec le grand cercle azimuthal qui occupe le premier rang parmi les instruments de l’observatoire de Palerme. Il nous paraît inconcevable qu’un observateur du mérite de M. Cacciatore, contrarié comme il l’était, comme il devait l’être, de ne pouvoir constater la réalité d’une découverte aussi capitale, ne se soit pas avisé de suivre l’astre hors du méridien.