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MÉMOIRES PRÉSENTÉS.

PHYSIQUE. — Explication du phénomène que l’on observe en versant de l’eau sur des corps chauffés jusqu’au rouge ; par M. Baudrimont.

(Commissaires, MM. Poncelet, Séguier.)

« On a remarqué qu’en introduisant de l’eau dans un vase chauffé jusqu’au rouge, elle n’adhère point à ses parois, et l’on croyait qu’elle ne pouvait acquérir qu’une température inférieure à 100 degrés, même lorsque le vase était fermé ; d’où l’on avait pensé que le principe de l’équilibre de température dans un espace fermé souffrait une exception dans ce cas.

» M. Baudrimont a observé que l’eau versée dans un vase porté à une température suffisante pour que le phénomène ait lieu, s’évapore constamment sous la pression de l’atmosphère, et qu’en l’introduisant dans un vase fermé et muni d’un manomètre, elle produit une quantité de vapeur suffisamment indiquée par l’ascension du mercure que contient cet instrument. Il a vu que, dans la plupart des cas, la température de l’eau ne dépasse pas 50 degrés, et que le temps de son évaporation complète est d’autant plus long qu’on l’a employée en plus petite quantité, et que la température du vase se trouve plus élevée. Ces expériences ont été variées en employant l’acide nitrique, l’acide sulfurique, le sulfure de carbone, l’esprit de bois, l’alcool, l’éther, et l’essence de térébenthine. Le phénomène s’est réalisé avec chacun de ces liquides, en offrant cela de particulier que ceux qui sont inflammables le présentent encore au milieu de la flamme, et que le temps de leur évaporation en devient une fois moins long. Cela a encore permis d’observer que la température la plus basse à laquelle le phénomène peut se manifester avec chaque espèce de liquide, est très variable, et paraît être en relation avec son point d’ébullition.

» M. Baudrimont pense que l’évaporation des liquides suffit pour expliquer tous les faits qui viennent d’être rapportés. Ce serait la vapeur produite instantanément par un liquide qui le soulèverait, et l’empêcherait d’adhérer au vase ; ce qui le mettrait dans l’impossibilité d’entrer en ébullition et de s’échauffer par communication directe. Comme l’échauffement ne pourrait plus avoir lieu que de la périphérie vers le centre du liquide, il en résulterait que la vapeur qui se forme constamment le maintiendrait