Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/302

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la Bretagne et le pays de Cornouailles, qu’on sait être situés à des latitudes si différentes. Dans son étendue, qui n’occupe pas moins de sept à huit degrés de l’est à l’ouest, mais seulement la moitié d’un du sud au nord, la vigne ne réussit guère, et les pommiers l’y remplacent comme dans l’Armorique. Cependant il s’y trouve des sites qui, présentant des anomalies d’exposition, produisent les végétaux qu’on regarde comme propres aux contrées les plus chaudes. Ces anomalies et l’examen approfondi des lieux que je n’avais parcourus qu’à main armée, méritaient l’attention de quelque voyageur instruit qui fût maître de son temps. M. Durieu, officier d’infanterie retiré, qui s’occupe avec le plus grand succès d’histoire naturelle, m’ayant consulté l’an dernier sur un projet de voyage, je l’engageai à ne pas se traîner dans les parties des Alpes et des Pyrénées que semblent avoir usé tant de promeneurs et de collecteurs routiniers, mais de porter ses investigations dans le prolongement occidental de nos grandes montagnes méridionales, que je l’assurai être plus différentes de la chaîne orientale qu’il ne pouvait se l’imaginer. M. Gay, et d’autres amateurs distingués de la science, se joignirent à moi pour déterminer M. Durieu à se rendre dans les Asturies. Il l’a fait, malgré les dangers dont il pouvait y être menacé. Les résultats de son excursion sont fort intéressants, et je crois être agréable à l’Académie en lui communiquant une lettre que je reçois de ce savant explorateur.

M. Bory de Saint-Vincent termine cette communication en priant M. le Secrétaire de conserver la lettre de M. Durieu, qu’il remet sur le bureau pour être lue dans la séance prochaine.

CHIMIE.Recherches sur la teinture ; par M. Chevreul.
Deuxième mémoire : Des proportions d’eau que les étoffes absorbent dans des atmosphères à 65°, 75°, 80° et 100° de l’hygromètre de Saussure. (Extrait.)

« Avant de chercher à reconnaître les quantités d’eau à l’état de vapeur que prennent dans des atmosphères à divers degrés de l’hygromètre de Saussure, des étoffes préalablement desséchées, je fis différents essais afin de constater le procédé le plus convenable pour dessécher les étoffes aussi bien que possible ; celui auquel j’ai donné la préférence est le suivant :

» J’introduis dans un tube courbé de 0m,03 de diamètre, des quantités d’étoffe qui n’excèdent pas 3gramm.,5 et qui ne sont pas au-dessous de 0gramm.,4 ; la partie courbe du tube où se trouvent les étoffes plonge dans un bain