Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/333

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» Dès que nous eûmes atteint les îles Canaries, le calme nous permit de voir flotter un grand nombre de coquilles appartenant à ce mollusque. Nous nous mîmes immédiatement à pêcher avec un filet d’étamine, et deux ou trois jours après avoir pris bon nombre d’animaux mous, de très petits poissons, et de crustacés que nous n’avons pas négligé de conserver, M. Leclencher eut la satisfaction de saisir quatre ou cinq spirules, avec l’animal plus ou moins bien conservé, par 24°23′ de latitude nord, et 20°22′ de longitude ouest. Chaque individu conserve fort heureusement intact un ou plusieurs de ses organes, de manière que tous réunis pourront donner l’animal probablement complet, qui est bien loin de ressembler aux figures que nous possédons à bord. J’ai dessiné avec le plus de soin possible l’individu le mieux conservé.

» Nous avons reconnu également que les physalies font leur proie habituelle des spirules, ce qui pourrait expliquer la grande rareté de l’animal entier, et la grande abondance de sa coquille vide. »

PHYSIQUE DU GLOBE.Sur le dégagement du grisou ou hydrogène carboné, dans les mines de charbon de terre.

Les Transactions de la Société d’histoire naturelle de Northumberland, Durham et Newcastle sur Tyne, reçues par l’Académie dans la dernière séance, renferment un mémoire dans lequel M. John Buddle, rend compte d’une observation à laquelle, dans des vues d’humanité, nous croyons devoir donner une prompte publicité. Suivant le célèbre ingénieur anglais, les chances de trouver des atmosphères explosibles dans les galeries des mines de charbon de terre sujettes au dégagement du grisou ou hydrogène carburé, sont fort grandes quand le baromètre est bas. Ces atmosphères offrent, dit-il, au contraire, des traces à peine perceptibles du gaz inflammable, lorsque le mercure, dans le même instrument, est très haut. « La cause de cette fluctuation dans le dégagement du gaz est évidente, dit M. Buddle. Quand la pression de l’atmosphère est égale à la force élastique du gaz carboné contenu dans les pores et dans les fissures du charbon, les deux fluides élastiques se balancent l’un l’autre. Mais si la densité de l’atmosphère diminue, l’équilibre est détruit : la force élastique du gaz prend le dessus et il se dégage. J’observerai cependant que l’accroissement dans l’émission du gaz, précède généralement de quelques instants la chute du baromètre, sans doute à cause de la délicatesse de la balance. »

L’explosion qui, le 21 octobre 1821, fit cinquante-deux victimes dans