Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/42

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médiaire entre les trois têtes coniques s’élèvent en rayonnant trois fentes qui, partageant en deux la face de chaque tête, s’étendent jusqu’aux stigmates, et l’on a ainsi au sommet du péricarpe trois valves à peu près triangulaires, valves que M. Auguste de Saint-Hilaire ne saurait mieux comparer qu’aux bords relevés d’un chapeau à trois cornes. À l’époque de la maturité, ces valves s’infléchissent sur les placentas, et la fente qui s’étendait au milieu des trois cornes va jusqu’à partager les stigmates en deux. Là elle s’arrête ; mais si, après avoir commencé dans la face ou le côté antérieur des trois têtes coniques et divisé les stigmates, elle pouvait se continuer, elle partagerait nécessairement le côté extérieur des mêmes têtes ; descendant jusqu’à la base du fruit par les sutures qu’a signalées M. de Tristan, elle formerait trois valves complètes, et celles-ci seraient séminifères dans leur milieu, puisque les têtes sont alternes avec les placentas. Le reseda phyteuma a été pris ici pour exemple, mais il est évident qu’une structure analogue doit exister dans les espèces où la capsule également simple présente quatre, cinq ou six têtes. Ainsi donc on peut, à peu près comme M. de Tristan, dire, en général, que le fruit des résédas uniovarié, variable pour le nombre des têtes ou des stigmates, se compose d’autant de valves séminifères dans leur milieux qu’il y a de têtes ou de stigmates, mais que ces valves ne se séparent qu’à leur sommet. »

L’auteur expose la théorie de l’ovaire uniloculaire, irrégulier, à style latéral et à ovules attachés sur deux rangs le long d’une suture longitudinale qui regarde l’axe rationnel de la fleur. Il rappelle et discute les opinions émises à cet égard ; il donne la théorie du fruit multiloculaire, et fait voir de quelle manière on peut rattacher le fruit des plantes à placentas pariétaux au type général.

Après être arrivé à ces conclusions : « que le fruit uniloculaire trilobé à trois placentas pariétaux, diffère du fruit à trois loges, uniquement parce que les trois feuilles ovariennes sont dans le premier moins courbées que dans le second ; que dans les ovaires à placentas pariétaux, chaque placenta se compose de deux moitiés de placentas appartenant à deux feuilles ovariennes différentes ; que la ligne moyenne de chaque placenta forme la limite de deux feuilles ; il explique comment il se fait que, dans certains cas, la déhiscence ne s’opère point par le milieu des placentas, et comment, au contraire, le fruit de ces plantes s’ouvre en trois valves dont le milieu est séminifère. »

Il établit ensuite que « le placenta pariétal d’un ovaire pluriloculaire diffère du placenta pariétal d’un ovaire uniloculaire, en ce que le pre-