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MÉMOIRES PRÉSENTÉS.

MALADIES DES VERS À SOIE. — Recherches sur la Muscardine ; par M. Ag. Bassi, de Lodi.

(Commissions pour les prix de Médecine et de Physiologie.)

La maladie, qui a été l’objet des recherches de M. Bassi, a reçu en français le nom de Muscardine à cause de la ressemblance que présente le ver qu’elle a fait mourir avec une espèce de pastille allongée très connue en Provence.

La muscardine attaque le ver à soie dans tous ses âges et tous ses états. Quoique plusieurs jours s’écoulent entre son invasion et sa terminaison, qui est toujours fatale, elle ne se manifeste, pour ainsi dire, par aucun signe extérieur, et sauf dans les épidémies les plus violentes, le ver qui en est atteint meurt en conservant sa couleur naturelle, son volume et toutes les apparences de la santé.

À peine, cependant, le corps est-il privé de mouvement, que de moelleux et de flasque qu’il était, il devient consistant, et peu à peu il acquiert assez de dureté pour être cassant. Souvent, pendant que ce changement s’opère, il y a altération de la couleur, ordinairement en une teinte pourprée, quelquefois en un bleu foncé.

Il ne paraît pas que ce soit la réduction à l’état d’esclavage qui ait rendu le ver à soie sujet à la muscardine, puisqu’il n’est pas très rare de rencontrer des larves d’autres lépidoptères vivant en pleine liberté, qui en sont également atteintes. D’ailleurs la maladie ne semble pas être du nombre de celles qui peuvent naître sous l’influence du mauvais régime auquel les vers sont quelquefois soumis dans les magnaneries. M. Bassi a en vain essayé de la faire se développer chez ces animaux, en les plaçant dans les circonstances les plus défavorables ; il n’est parvenu à la faire naître, chez un individu sain, que par voie de contagion, c’est-à-dire par voie de communication directe on indirecte avec un autre individu précédemment atteint du même mal.

Avant de parler des circonstances suivant lesquelles a lieu cette propagation, il convient de faire remarquer que le ver, mort de la muscardine, se couvre habituellement, au bout de peu de temps, d’une efflorescence semblable à de la neige. Cependant, si le cadavre est placé dans une atmos-