Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/464

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PALÉONTOLOGIE.Prétendues empreintes de pieds d’un quadrupède dans le grès bigarré de Hildburghausen, en Saxe ; communication par M. de Blainville.

« Dans le cours de l’année dernière, M. de Humboldt d’abord, et M. Link ensuite, ont entretenu l’Académie au sujet de plaques ou dalles de grès, des environs de Hildburghausen en Saxe, appartenant géologiquement au grès bigarré ou nouveau grès rouge, à la surface inférieure desquelles on a remarqué un nombre considérable de figures en relief assez régulières et régulièrement disposées, pour que plusieurs naturalistes allemands aient pu les regarder comme les résultats de pas d’animaux quadrupèdes de la famille des quadrumanes ou singes, suivant les uns, de celle de didelphes pédimanes ou sarigues, suivant les autres, comme MM. Wiegmann et Humboldt, et même de salamandres gigantesques, d’après MM. de Munster et Link. L’administration du Muséum d’Histoire naturelle, dans le but d’éclaircir une question aussi intéressante en paléontologie et dont on a déjà tiré des conséquences si contradictoires à ce que l’on admet assez généralement aujourd’hui comme résultat de l’état actuel de nos connaissances sur l’histoire de la succession des êtres organisés à la surface de la terre, s’est empressée de faire l’acquisition d’un grand et beau morceau de ce grès à la surface duquel existent trois séries de ces prétendues impressions traduites en plate-bosse et liées entre elles par une réticulation plus ou moins serrée. Au premier examen qu’il en a fait, M. de Blainville croit s’être assuré que ces figures en relief ne doivent en aucune manière être attribuées à des empreintes qu’auraient laissées les pieds d’un animal quadrupede quelconque marchant sur un sol susceptible de les recevoir et de les garder assez long-temps pour qu’ensuite elles aient pu être remplies par une matière plus ou moins molle et capable de se solidifier. Il pense au contraire que ce sont indubitablement des traces de végétaux analogues sans doute à ceux que l’on a déjà rencontrés plusieurs fois dans le grès rouge, et considérés comme des prêles gigantesques, ou des rhyzomes de quelques acorus ou même des tiges sarmenteuses plus ou moins réticulées et anastomosées, ce qu’il ne lui appartient pas de décider. Quant aux raisons à l’appui de son opinion que ce ne sont certainement pas des empreintes de pieds d’animaux quadrupèdes, M. de Blainville se propose de les soumettre au jugement de l’Académie, dans une de ses séances prochaines, aussitôt qu’il aura pu faire exécuter des dessins rigoureusement exacts du