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Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/497

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Botanique.Observations sur la Biforine, organe nouveau situé entre les vésicules du tissu cellulaire des feuilles dans certaines espèces végétales de la famille des Aroïdées ; par M. Turpin.

« En terminant l’analyse microscopique des tissus dont se compose le rhizôme comestible du chou caraïbe (Caladium esculentum, Ventenat), M. Turpin voulant étudier comparativement les tissus des feuilles également comestibles de la même plante, fit, il y a quelques mois, la découverte de petits corps qui lui parurent entièrement nouveaux, et qui le frappèrent vivement, tant sous le rapport de leur singulière structure que sous celui de leurs divers mouvements. Il prit d’abord ces petits corps pour des animalcules microscopiques, ou tout au moins pour certaines espèces de grandes Navicules ; mais en les observant avec plus d’attention, il vit bientôt que la vie animale n’avait aucune part à leurs mouvements, et que ceux-ci n’étaient dus qu’à des causes purement physiques et organiques. Il donna le nom de biforines à ces petits organes, à raison des deux ouvertures situées aux pôles ou extrémités des vésicules qui les constituent.

» M. Turpin fait précéder l’histoire de ces organes par l’exposition des caractères de la tige souterraine du Caladium esculentum, soit ceux que l’œil nu peut saisir, soit ceux qui sont vraiment microscopiques. Il donne de la même manière les caractères de la feuille de la même plante, et il entre dans tous les détails que comporte l’analyse des tissus qui la composent. Il fait remarquer « que le rhizôme du Caladium ne contient point de raphides, tandis que la feuille offre, entre les vésicules de son tissu cellulaire, une assez grande quantité de ces petits cristaux aciculaires, éparpillés sur le porte-objet du microscope, mais agglomérés parallèlement en botte d’asperges dans leur gisement naturel, qui est l’intérieur de certaines vésicules vides de globuline. La longueur de ces raphides cristallines est à peu près d’un 25e de millimètre. » M. Turpin ne pense pas qu’on puisse trouver la raison de la différence, quant à l’existence des raphides que l’on observe entre les rhizômes et les feuilles de la même plante, dans la diversité des milieux que ces parties de végétal occupent, puisque les rhizômes et les oignons d’autres plantes contiennent abondamment de ces petits cristaux. « L’observation, dit-il, démontre qu’on ne trouve des cristaux que chez certains végétaux, qu’en certaines parties des individus, qu’ils existent quelquefois dans toutes les espèces d’une famille et non hors de là, de manière à pouvoir offrir parfois de bons rapprochements. » Il étend ces considérations aux innom-