Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/54

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» Quatrième difficulté ; variations dans la puissance.

» Deux moyens ont été mis en pratique par M. Hamont pour atteindre ce but important ; il a disposé son mécanisme de façon à pouvoir facilement et promptement convertir la vitesse en force ; il a ménagé dans son producteur des parois assez étendues et assez résistantes pour fournir dans l’occasion, en activant le feu, une plus grande quantité de vapeur sous une pression plus élevée ; mais comment construire une chaudière représentant de tels avantages, surtout en écartant tout danger d’explosion ? C’est le dernier point sur lequel M. Hamont appelle votre attention.

» Selon lui, aucune des constructions actuellement usitées, soit sur les rivières, soit sur les chemins de fer eux-mêmes, ne peut résoudre ce difficile et important problème. La solidité et la légèreté ne peuvent, suivant cet ingénieur, se rencontrer à la fois dans des appareils qui contiennent, sous un seul volume, l’eau et la vapeur ; il ne croit la solution possible qu’au moyen de la subdivision des masses. Une foule de petits récipients, tous solidaires pour l’effet, tous indépendants en cas d’explosion, peuvent seuls permettre d’atteindre le double but que nous venons d’indiquer. La quantité de vapeur formée pendant un certain temps dépendant en partie de la facilité avec laquelle le calorique aura pu pénétrer dans le liquide, des tuyaux d’un petit diamètre, d’une faible épaisseur, n’interposant entre l’eau divisée et le feu qu’une mince paroi, sont suivant M. Hamont, les meilleurs éléments pour construire un producteur de vapeur.

» Cet ingénieur abandonne à l’esprit inventif des constructeurs le mode d’assemblage des tuyaux destinés à former un générateur de vapeur ; néanmoins, il a soumis à l’examen de vos commissaires une solution tout-à-la-fois simple et bien appropriée aux exigences spéciales de ce genre de service.

» M. Hamont pense que des générateurs formés de tubes seront toujours employés avec succès par ceux qui n’abuseront point des avantages que de tels appareils présentent pour la vaporisation, en exigeant une production de vapeur trop considérable d’une surface de chauffe trop exiguë.

» Tel est le résumé des réflexions et observations écrites de M. Hamont sur la construction des locomoteurs. L’inspection de ses modèles fonctionnant à la vapeur a démontré à vos commissaires que les pensées émises par cet ingénieur étaient susceptibles d’une réalisation pratique ; néanmoins, en pareille matière, des expériences en grand continuées pendant un temps suffisant peuvent seules constater le succès et démontrer l’utilité future d’une semblable invention.