Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/544

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

temps : je sais qu’alors il faut jauger la quantité de mercure sorti, mais cela est très facile et demande dix fois moins de temps que l’amorçage de tiges et ampoules soudées. Ainsi donc ce que je réclame comme m’appartenant, c’est l’idée de deux thermomètres à maxima : l’un à tige fixe et à ampoule mobile, et l’autre à tige et ampoule mobiles : ayant depuis bien long-temps reconnu par expérience l’impossibilité de rendre comparables des thermomètres à maxima dont l’ampoule est soudée, j’ai entièrement renoncé à ce système. »

Physique du globe.Sources thermales de Bagnères de Luchon.

M. N. Boubée adresse quelques détails sur les travaux entrepris à Luchon dans le but d’obtenir de nouvelles sources sulfureuses pour alimenter les bains. Les fouilles furent commencées au mois de décembre, et au lieu de creuser à ciel ouvert, on poussa des galeries horizontales dirigées perpendiculairement au flanc de la montagne. Une première galerie avait à peine six mètres de profondeur qu’elle fournissait déjà une eau abondante et dont la température s’élevait à 51° centigrades. Mais cette eau n’avait pas de direction déterminée ; elle jaillissait du toit des murs et du sol de la galerie, et l’on n’avait encore rencontré que des terres argileuses et sableuses… « J’engageai, dit l’auteur de la lettre, à poursuivre la galerie jusqu’à la rencontre de la roche granitique d’où l’eau thermale jaillirait sans doute franche, avec une direction déterminée et une température probablement plus élevée… Les travaux furent donc repris et l’on a creusé toujours horizontalement jusqu’à 15 mètres de profondeur ; mais l’abondance de la vapeur d’eau sulfureuse dégagée par le sol, jointe à la température de 35° qui règne dans les travaux, et aux éboulements qui deviennent de plus en plus fréquents, ont forcé les ouvriers d’abandonner la galerie sans avoir encore atteint la roche vive du terrain primitif. Toutefois l’eau est maintenant beaucoup plus abondante ; elle forme comme un petit ruisseau qui dépose une grande quantité de matière gélatineuse verdâtre (barégine), mais la température est restée la même, 51°, et c’est encore de tous les points qu’elle s’échappe sans aucune régularité.

» Encouragé par un tel succès, on a fait percer une seconde galerie en face des bains Richard. À six mètres de profondeur, elle a fourni de l’eau pour 80 bains par jour. Sa température est de 36°.

» Une troisième fouille a été faite en face des réservoirs de la Reine ; à 9 mètres de profondeur horizontale, on a obtenu une eau très abondante qui marque 45° au thermomètre.