Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/545

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» Enfin de nouvelles galeries sont maintenant ouvertes sur tous les points qui correspondent aux divers réservoirs qu’il s’agit de remplir par de nouvelles sources pour affecter les sources anciennes à un établissement nouveau, et partout l’eau apparaît sans que les sources anciennes éprouvent aucune altération, aucune diminution. Les anciennes sources de Luchon pouvaient fournir à 450 bains environ et 200 douches en 24 heures ; les nouvelles découvertes ont déjà triplé ce produit.

» La montagne d’où jaillissent les eaux de Luchon est granitique à sa base et formée dans toute sa partie supérieure de gneiss et de micaschistes assez facilement altérables. Dans toutes les fouilles, on a eu à traverser :

» 1o. Un amas bréchiforme de débris éboulés et alluvionnaires qui règne généralement sur les flancs et au pied de toutes les montagnes ;

» 2o. Un dépôt sableux ocracé très dur ;

» 3o. Enfin une masse argileuse bleue, tendre, parsemée de taches vertes et jaunâtres, dans laquelle naissent les eaux et qui paraît être très puissante. L’eau s’échappe de toutes les fissures de cette masse argileuse qui paraît en être imprégnée. »

La lettre de M. Boubée contient en outre quelques détails sur les variations qu’on a observées à Luchon dans le volume et le degré de chaleur des eaux thermales.

« Certaines sources, dit-il, augmentent considérablement de volume après les longues et grandes pluies, et leur température subit alors un abaissement de plusieurs degrés. En 1835, après les pluies du mois de juin, l’eau de la Reine, dont la température ordinaire est de 51°,48 descendit tout à coup à 38°, et devint si abondante qu’elle débordait et ne pouvait contenir dans les tuyaux des bains. Parmi les cinq autres sources, trois seulement éprouvèrent en même temps des variations analogues, mais beaucoup moins marquées ; les autres restèrent invariables.

» Déjà M. Fontan avait été conduit par les résultats de l’analyse des eaux provenant de diverses sources de Luchon, à penser que les différences qu’elles présentent dans leur température ou la proportion relative de leurs éléments tient uniquement à ce qu’elles se mêlent avant leur sortie à une quantité plus ou moins grande d’eau pluviale. M. Boubée suppose que toute l’eau qui imprègne le massif argileux dans lequel on a poussé les fouilles, sort par une issue unique de la roche primitive que recouvre la masse argileuse. »

M. Mayor, de Lausanne, annonce l’envoi d’un exemplaire de la seconde