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Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/79

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variété de leurs réactions, soit entre eux, soit sur les autres corps, occupent la plus grande place dans l’histoire des phénomènes chimiques.

» Pour n’insister ici que sur les anomalies qu’on a voulu principalement expliquer dans ce mémoire, le carbone possède seul la propriété de réagir vivement sur d’autres, corps également fixes, par un contact fort imparfait ou même tout-à-fait insignifiant. Tel est le phénomène que présente la cémentation des oxides et des métaux touchés seulement à leur surface extérieure par le carbone ; phénomène dans lequel un fragment de ces corps quoique volumineux et quelque compacte qu’il soit, se trouve réduit, puis carburé jusqu’au centre de la masse.

» Ce phénomène n’étant comparable à aucun autre, et ne se présentant avec les mêmes circonstances pour aucun corps autre que le carbone, la cause en est restée complétement inconnue jusqu’ici, et il n’est pas étonnant qu’on soit dans la même ignorance, eu égard à la théorie de la plupart des opérations métallurgiques, celles où l’on emploie le carbone comme réactif réducteur et carburant. Toute tentative de théorie sur les phénomènes qu’on y observe comprenait toujours, en effet, les deux propositions suivantes : 1o. La substance à élaborer se réduit ou se carbure par cémentation ; 2o la cause de la cémentation est inconnue.

» Ne serait-ce pas faute, d’avoir apprécié les circonstances les plus essentielles du phénomène de la cémentation que l’on a été conduit à l’attribuer à une cause mystérieuse distincte des forces chimiques ordinaires ? Telle est la question que je crois avoir résolue affirmativement.

» En visitant en 1829 les usines à zinc du nord de l’Allemagne, dans lesquelles on prépare ce métal en chauffant un mélange d’oxide et de charbon, je remarquai avec étonnement que l’on regardait comme une circonstance assez indifférente au succès de l’opération, l’intimité plus ou moins grande du mélange entre les deux réactifs. Des expériences décisives faites sous mes yeux dans ces usines, ne me permettant pas de douter de ce fait, je fus conduit à voir sous un jour tout nouveau la théorie de la réduction de l’oxide de zinc. J’exposai ces nouvelles idées dans un mémoire présenté en février 1830, au conseil de l’École des Mines : après y avoir indiqué que l’oxide de carbone passe à l’état d’acide carbonique par sa réaction en vase clos sur l’oxide de zinc, et que, d’un autre côté, l’oxide de carbone est constamment régénéré par le contact de l’acide carbonique et du charbon en excès, j’ajoutais :

« Il résulte de cette manière de voir, que l’atmosphère d’oxide de car-