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Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 002, 1836.djvu/80

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bone qui baigne toutes les substances contenues dans la cornue est le véhicule qui sert à porter sur le charbon l’oxigène de l’oxide du zinc. Si cette théorie est juste, il en résulterait que deux masses séparées de charbon et d’oxide de zinc placées dans une enceinte fermée mais pouvant donner issue aux gaz, réagiraient l’une sur l’autre, de telle manière que ces deux masses se volatiliseraient entièrement, si elles étaient l’équivalent l’une de l’autre, et si l’enceinte, primitivement remplie d’acide carbonique ou d’oxide de carbone, était exposée à la température à laquelle l’acide carbonique peut réagir sur le charbon. »

» Je profitai des moments de loisir que me laissaient les fonctions que je remplissais alors au laboratoire de l’École des Mines, pour vérifier par l’expérience cette théorie nouvelle. Je prévis déjà qu’on pourrait appliquer les mêmes principes à la réduction des oxides métalliques et à la théorie de la cémentation des oxides et des métaux en présence du charbon ; mais les recherches que je commençai à ce sujet, furent interrompues pendant dix-huit mois par les suites d’une grave blessure ; plus tard, de nouveaux devoirs ne me permettant plus d’expérimenter d’une manière suivie, je ne désespérai pas d’arriver à mon but en discutant, à l’aide des résultats que j’avais déjà obtenus, les expériences journalières de l’industrie métallurgique. Après plusieurs voyages consacrés spécialement à l’étude des usines à fer, j’arrivai enfin à constater

» Que dans tous les fourneaux à courant d’air forcé où l’on réduit les oxides de fer, de plomb, de cuivre et d’étain, il n’existe aucun contact appréciable entre les minerais et le charbon ; que l’opération ne réussit pas quand le mélange est aussi complet que possible entre ces deux réactifs, et qu’au contraire la marche des fourneaux est d’autant plus parfaite que ce contact est plus insignifiant ; que pendant la presque totalité de leur séjour dans les fourneaux, les minerais ne sont essentiellement en contact avec aucun principe actif autre que l’oxide de carbone, d’où je conclus que c’était encore ce gaz qui produisait dans ces fourneaux, les phénomènes de réduction et de carburation jusque-là attribués au carbone.

» Dès ce moment, tous les phénomènes observés jusque-là relativement à l’action du carbone dans les ateliers métallurgiques se présentèrent à moi comme des corollaires évidents de ce principe.

Je crois avoir démontré :

« Que le traitement des oxides et des métaux, dans une enceinte fermée soit par cémentation, soit par voie de mélange avec le charbon, n’est dans