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clusions des propositions renfermées dans les trois livres de l’ouvrage d’Euclide, et qu’ils résument ainsi la substance de cet ouvrage.

« Et, en conséquence, nous ne saurions reconnaître comme fondées les réclamations de priorité que M. Breton (de Champ) a adressées à l’Académie à l’occasion de la publication de l’ouvrage de M. Chasles. »

Les conclusions de ce Rapport sont adoptées.

ÉCRITURE DES AVEUGLES. — Rapport sur le cécirègle, appareil au moyen duquel les aveugles peuvent écrire en noir, présenté à l’Académie par M. Duvignau.

(Commissaires, MM. Serres, Andral, Combes rapporteur.)

« M. Duvignau, atteint de cécité à un âge encore peu avancé, a eu la bonne pensée et le courage de consacrer ses méditations à la recherche de moyens qui missent ses compagnons d’infortune à même de correspondre directement avec les voyants par l’écriture usuelle, sans être obligés de recourir à un secrétaire.

« L’Académie nous a chargés d’examiner l’appareil imaginé à cet effet par M. Duvignau, et auquel il a donné le nom de cécirègle. Il se compose d’un châssis rectangulaire en bois, capable de contenir un cahier du papier de la plus grande dimension dont on doive faire usage. Aux deux longs côtés de ce châssis sont adaptées des coulisses, dans chacune desquelles l’aveugle peut introduire et faire glisser de haut en bas une pièce appelée guide, armée à sa partie supérieure d’une petite tige ronde d’un centimètre de hauteur environ et pourvue à l’arrière d’une lame métallique faisant ressort. Un appendice saillant fixé à la lame s’engage avec bruit, à mesure que le guide se meut, dans des trous uniformément espacés sur une des parois de la coulisse. Il en résulte des temps d’arrêt dont l’aveugle a la perception par le tact et par l’ouïe, et qui lui permettent d’amener sûrement les guides en des positions successives, où les petites tiges dont ils sont surmontés déterminent des lignes équidistantes, parallèles entre elles et aux côtés supérieur et inférieur du châssis. Une règle percée vers ses extrémités de deux trous dans lesquels entrent les tiges, guide la main de l’aveugle. Deux petits curseurs mobiles le long de la règle marquent pour lui les deux extrémités d’une ligne. Jusqu’ici rien que de semblable ou au moins de très-analogue à ce qui se rencontre dans des appareils antérieurs à celui de M. Duvignau et ayant même destination. Ce qui est nouveau et lui appar-