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Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 070, 1870.djvu/352

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qui ont lieu durant la vie se reproduisent encore pendant quelque temps quand elle a cessé, aux dépens de la matière organique de l’os, mais avec cette différence toutefois que, dans le premier cas, les parties enlevées sont remplacées par l’effet de la circulation du sang ?

Les courants électro-capillaires, dans la nature organique, ne proviennent pas de la réaction directe de l’oxygène transporté par le sang artériel, dans les capillaires, sur les parties constituantes de la matière organique, qui n’est pas conductrice de l’électricité, mais bien de la force électromotrice résultant du contact du liquide tenant en dissolution les composés résultant de cette réaction et du liquide ambiant.

J’ai été conduit ainsi à déterminer la force électromotrice qui est produite au contact de l’eau et d’un corps solide, non conducteur de l’électricité, considéré comme insoluble, et qui ne l’est cependant pas tout à fait. Ce courant est dû à une action chimique tellement faible quelquefois, que l’on ne peut s’en faire une idée ; en effet, j’ai trouvé anciennement, par une méthode assez précise, qu’il fallait vingt mille charges d’une batterie électrique de 1 mètre de surface chargée, de manière à donner des étincelles à une distance de 11 millimètres, pour décomposer 1 milligramme d’eau ; cette quanlité serait capable de produire les effets de la foudre. Faraday et d’autres physiciens, en employant d’autres méthodes que celle dont j’ai fait usage, ont obtenu des nombres qui en approchent en plus ou en moins. Or, quand on songe que la décharge, dans l’eau distillée, au moyen de deux lames de platine, de l’électricité produite par le frottement d’au bâton de gomme laque, laquelle n’est qu’une fraction excessivement minime de la charge de la batterie de 20000 mètres carrés de surface armée, que cette décharge, dis-je, suffit pour polariser ces lames, par l’effet de la décomposition instantanée d’une quantité d’eau inappréciable, on concevra facilement qu’une action chimique excessivement faible, produite au contact de deux liquides, ou d’un solide et d’un liquide, peut avoir lieu et être accusée par le galvanomètre. On voit par là que de petits corpuscules déposés par l’air sur une des deux lames de platine, avant de la plonger dans l’eau, suffisent pour la polariser, par suite de la réaction de ces corpuscules sur l’eau. J’en citerai plus loin plusieurs exemples.

J’ai commencé par chercher la force électromotrice de deux liquides en contact, en faisant usage, pour cloison séparatrice, de la fèlure d’un tube de verre. Les résultats obtenus ont montré que les dissolutions parfaitement neutres de sulfate de potasse, de sulfate d’ammoniaque, de chlorure de sodium et de nitrate de potasse sont négatives dans leur contact avec l’eau distillée ; que les sulfates donnent une force électromotrice avec l’eau