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inertes, non attaquables par l’eau, quelle que soit leur nature, en contact avec le verre et l’eau, s’emparent de l’alcali par l’effet de cette affinité, mais elles ne s’en emparent pas indéfiniment, il paraît y avoir, de leur part, un degré de saturation, de même que dans les combinaisons chimiques, puisque les forces électromotrices sont sensiblement les mêmes au bout d’un certain temps, ce qui ne peut avoir lieu, d’après ce qui a été dit précédemment, qu’autant que les quantités d’alcali fixées sont à peu pres les mêmes.

Le dernier Chapitre du Mémoire est consacré aux courants électrocapillaires dans le tissu nerveux, notamment dans l’encéphale. Je reviens d’abord sur les courants du tissu nerveux dont j’ai parié dans mon précédent Mémoire.

L’intervention des forces physico-chimiques dans les fonctions de cet organe est une des causes qui y concourent.

Berzélius, dans son Traité de chimie, (t. VII, 1834), s’est exprimé en ces termes, en parlant des forces physico-chimiques dans l’organisme :

« Le secret de la vie se trouve caché dans ce système et, quoiqu’il paraisse à notre portée, cependant nous ne pouvons le pénétrer. La chimie et la physique ne sont point encore arrivées et n’arriveront peut-être jamais au point de pouvoir expliquer une partie essentielle des fonctions du cerveau et des nerfs. Nous admirons les auteurs des chefs-d’œuvre de l’industrie humaine, et il s’agit, ici, de la plus sublime des œuvres du créateur de l’univers. »

Je partage entièrement cette opinion ; je me borne donc à n’observer dans les nerfs et le cerveau que la nature des forces physico-chimiques qui concourent à l’entretien de la vie et dont l’existence est bien constatée, en me bornant seulement à indiquer les effets physiques et chimiques qu’elles peuvent produire. Je rappelle, à cette occasion, que M. Chevreul, dès 1824, avait montré que les forces de la nature inorganique agissaient efficacement dans la nature vivante ; car s’il en était autrement, disait-il, comment un être organisé après la mort conserverait-il la forme de l’être vivant, si les molécules n’obéissaient pas aux forces de la nature inorganique (l’affinité et la cohésion), auxquelles nous attribuons l’union des molécules ?

En 1837, il est revenu sur ce sujet, et montra que ce n’était pas par la distinction de forces inorganiques et de forces vitales qu’il fallait distinguer les êtres vivants des êtres inorganiques, mais par la coordination des forces. On trouvera dans le Mémoire le résumé de cette métaphysique.

Après avoir donné quelques détails anatomiques sur la constitution de l’encéphale, pour l’intelligence de mon sujet, et avoir fait remarquer que la masse cérébrale est traversée de toutes parts par des vaisseaux sanguins