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l’azote liquide. Cette masse de glace et cette couche blanche étaient évidemment dues à l’azote (1) qui s’était solidifié sur les parois du tube, prodigieusement refroidies par l’ébullition de l’hydrogène liquide contenu dans le tube.

» La quantité insuffisante de l’azote liquide ne m’a pas permis, jusqu’à présent, d’observer l’hydrogène liquéfié autrement que pendant la détente ; l’expérience ne pouvait durer assez longtemps pour qu’il fût possible d’obtenir une pression correspondante et observer le ménisque de l’hydrogène liquide. Toutefois j’ai pu acquérir la conviction que l’azote bouillant dans le vide, et en quantité plus considérable, donnera seul le moyen de liquéfier l’hydrogène jusqu’à l’état statique et de reconnaître les propriétés de ce corps. Ce but, je le poursuis toujours, et j’espère que bientôt je pourrai soumettre à l’Académie des résultats plus positifs de mes efforts. »

CHIMIE. — Sur la durée de la transformation du soufre octaédrique surchauffé en soufre prismatique. Note de M. D. Germez, présentée par M. Debray.

« Dans une Communication précédente (2), j’ai montré que le soufre octaédrique chauffé entre une température d’environ 98 et son point de fusion peut être maintenu dans un état d’équilibre instable qui cesse au contact d’une parcelle de soufre prismatique. Je me propose de faire connaître les circonstances principales de cette transformation.

»1° La température limite inférieure à laquelle elle est possible est peu différente pour les diverses variétés de soufre octaédrique : cependant, elle n’est pas rigoureusement la même chez toutes. Pour aucune d’elles, il n’y a de transformation à 97°,2, mais on l’observe nettement à 97°,6 chez les octaèdres provenant de soufre fondu à basse température (127°) et produite a une température inférieure à celle de la transformation (88°). La température à laquelle se manifeste le changement est donc supérieure à 97°,2, mais un peu inférieure à 97°,6. Les cristaux produits à 108 et provenant de soufre fondu soit à 129, soit aux températures beaucoup plus élevées, ne se transforment pas à 97°,8, mais ils éprouvent sûrement la transformation à 98°,4. Il n’y a donc qu’environ 0,8 entre les températures

(1) L’azole dont je me servais dans ces expériences était obtenu au moyen de l’air, que je faisais passer sur du cuivre chauffé au rouge vif. Il ne contenait ni eau ni acide carbonique, mais il n’était pas dépourvu, peut-être, de traces d’oxygène.

(2) Comptes rendus, t. XCVIII, p. 810.