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ture, j’ai employé le même thermomètre à déterminer la température d’ébulliton de l’éthylène dans des conditions absolument analogues, sous la pression d’une atmosphère ou dans le vide : j’ai trouvé — 102°,7 C. et — 142°,3 C. comme avec un thermomètre de beaucoup plus grandes dimensions.

»Ayant trouvé que la température — 198°C. est encore supérieure à la température critique de l’hydrogène, et que la méthode de refroidissement au moyen de l’oxygène s’évaporant dans le vide est insuffisante pour liquéfier l’hydrogène (jusqu’à l’état statique), j’ai eu recours à l’azote, qui est cependant assez difficile à liquéfier par l’éthylène. Ce n’est qu’en soumettant l’azote à la pression de 60atm, et en le refroidissant dans un tube de verre jusqu’à — 142°C, pendant un temps assez long, à l’aide de l’éthylène s’évaporant dans le vide, que j’ai pu réussira liquéfier l’azote, sans en voir encore le ménisque. La pression étant diminuée jusqu’à 35atm, l’azote commençait à bouillir avec une telle rapidité, qu’il semblait blanc et opaque dans les parties supérieures du tube. Si j’arrêtais la pression à ce point, l’azote cessait de bouillir, s’éclaircissait totalement et laissait voir un ménisque très prononcé. L’azote liquide (3cc à 4cc) conservait cet état assez longtemps, s’évaporait peu à peu et produisait une augmentation de pression dans l’appareil. En attendant, son ménisque devenait de moins en moins distinct ; il finissait par disparaître totalement lorsque le manomètre indiquait 39atm,2 de pression. La pression de 30atm,2 est donc la pression critique de l’azote.

Quand l’azote liquide était réduit à la pression d’une atmosphère, il s’évaporait d’abord avec rapidité ; ensuite, quand il en restait bien moins que la moitié, l’évaporation se ralentissait, mais le liquide lui-même restait complètement transparent, et ne donnait aucune trace de ces cristaux que M. Wroblewski croit avoir obtenu dans des conditions semblables (pendant la détente de l’azote). La congélation de l’azote n’avait pas lieu non plus lorsque je faisais le vide (quelques millimètres de mercure) dans l’appareil. Il en a été tout autrement quand je faisais éprouver une détente rapide à l’hydrogène contenu dans un tube de verre, d’environ 4mm,5 de diamètre extérieur et 2mm,5 de diamètre intérieur, plongé dans l’azote liquide.

Quand l’azote s’évaporait dans le vide et que la pression de l’hydrogène tombait de 160atm à 40atm, je voyais l’hydrogène se condenser en un liquide incolore et transparent, projeté dans le tube et coulant sur ses parois. Un moment après, la surface extérieure de ce tube se couvrait d’une couche blanche et opaque dans la partie entourée par l’azote gazeux, et d’une masse de glace demi-transparente dans la partie qui trempait dans