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SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. 331

» Les sujets du troisième lot ont reçu : 1° de 5cm3 à 8cm3 de sue de Taenia dans le péritoine ; 2° par la voie sous-cutanée 1cm3 de ce même suc servant de véhicule au Bacille de Koch. Les résultats ont été les suivants : les sujets du premier lot n'ont manifesté aucun trouble ; dans le deuxième lot, les ganglions tuberculeux se sont formés comme à l’ordinaire ; mais, dans le troisième lot, leur apparition a subi un retard très appréciable et leur volume est resté beaucoup moindre que dans le cas précédent. À l’autopsie, la différence nous a paru être sensiblement du simple au double. Nous avons remarqué aussi que les ganglions les plus petits appartenaient à l'un des Cobayes qui avaient reçu la plus haute dose de suc helminthique (8cm3,5).

» En somme, une seule injection de suc de Tænia a exercé une influence très appréciable sur : a. le moment où se sont formées les premières lésions ; b. l'importance de ces lésions. Il semble donc évident que le suc de T. inermis, employé en injection, exerce une action retardatrice sur l’évolution de la tuberculose.

» Nos expériences paraissent démontrer que les sucs d'Ascaris sont dépourvus de propriétés bactéricides. Elles confirment, par contre, l’existence de cette propriété chez les Tænias.

» Nous pensons qu’il existe, dans l’organisme des Taenias, une substance bactéricide soluble et que l’action des sucs dépend des proportions de cette dernière ; les variations que nous avons relevées tiennent, sans doute, en partie, aux procédés de préparation (mode de filtration, degré de dilution, etc.). »

PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur la nature infectieuse de l’anémie du cheval. Note de MM. Vallée et Carré, présentée par M. Roux.

« Il sévit aujourd’hui dans toute la vallée de la Meuse, dans les départements limitrophes et en Normandie une maladie fort intéressante du cheval, qui se traduit principalement par des signes d’anémie grave, progressive et se termine d'ordinaire par la mort du sujet. Cette affection tue chaque année un grand nombre de chevaux.

» Rattachée par plusieurs auteurs à une nourriture défectueuse, insuffisante, à de mauvaises conditions d’entraînement ou de logement [Lignée, Charlier, Déssoc (1), Delafond (2)], l'anémie est considérée par d'autres comme une affection de nature vermineuse ou microbienne.

(1) Recueil de Médecine vétérinaire, 1843, p. 30, 153, 3a8. (2) Id., 1851-1852.