Du fait des travaux antérieurs de l’un de nous (’) sur l’action physiologique du bleu de méthylène, nous avons tout d’abord dirigé nos recherches sur cette couleur d’aniline et sur la thioninequi appartient au même groupe. Comme colorant d’origine végétale, nous avons étudié l’hématoxyline.
I. Bleu de méthylène. — Nos recherches ont été faites avec une solution à i 8 ’pour 100 ; l’injection était pratiquée dans la saphène du chien chloralosé, la pression enregistrée à la carotide.
Si la dose injectée est très faible, i™ s au total pour un chien de u k s (Sébastopol), on ne constate aucun effet sur la pression ; à peine observe-t-on une légère diminution de l’amplitude du cœur.
Si l’on injecte, par contre, o en, s, 5 (Argent) el surtout i em " (Magenta, Centenaire) par kilogramme, on observe régulièrement les phénomènes suivants : tout d’abord, une élévation brusque de la pression, élévation fugace durant quelques secondes pouvant atteindre 4 cm et 8, : m ; puis les contractions cardiaques devenant très petites et très rapides, la pression baisse subitement de 4 cm à io cm au-dessous de la normale ; elle se maintient ainsi un temps plus ou moins long et parfois ne se rétablit à son niveau primitif qu’après une heure, le cœur reprenant peu à peu son amplilude première.
Enfin, avec une dose de 2 om8 de la solution par kilogramme chez Magenta, on a vu la pression s’élever de 16 cin à 26, : m pour redescendre aussitôt à 3 cm. mais elle était redevenue normale en 45 minutes.
Nous avons, d’autre part, réalisé une circulation artificielle de bleu de méthylène en solution dans le liquide de Locke, à travers le cœur isolé de grenouille.
Alors que les solutions renfermant t c s et 2 c s de colorant pour 100™ 1 de Locke, n’ont pas d’action sensible sur le cœur, la solution à 5 c s pour 100 est toxique ; en moins de io minutes, ne modifiant qu’à peine le ryihme cardiaque, elle diminue l’amplitude de moitié et après 15 minutes le tracé n’indique plus que des systoles extrêmement faibles.
II. Thionine. — L’action toxique de la thionine sur le cœur isolé de grenouille se manifeste avec des doses moindres que celles de bleu de méthylène. Une solution renfermant i° e de thionine pour 100 cma de Locke, après avoir provoqué des phénomènes d’arythmie, diminue légèrement l’amplitude du cœur, et une solution à 2 pour 100 est suffisante, après avoir ralenti le rythme cardiaque et progressivement diminué l’amplitude, pour arrêter le cœur en 3o minutes.
(*) J. Gautrklut et Hekiu Guavkllat, C. R. Soc. biol., passim., xjoS et 1906.
