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SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1913.

les études relatives à la répartition du plankton dans le lac de Genève dont j’ai déjà eu l’honneur d’entretenir l’Académie ’(1). Voici, en ce qui touche à la distribution verticale, les conclusions tirées de l’examen qualitatif et quantitatif des produits d’une série de pêches pratiquées à raison d’une ou deux par mois, de novembre i 9 n à novembre 191 3, sur deux points situés, le premier dans le « petit iac », sur un fond de 70’", et le second dans le « grand lac » sur un fond de 3o5 m.

A. Sur le fond de 70"% le plankton habite abondamment, pendant toute l’année, l’épaisseur entière de l’eau. Sa quantité totale atteint le maximum en mai-juin, le minimum en décembre-janvier. Sa qualité, comparée sur les produits de pêches étagées de io m en 10», présente, surtout pendant l’été, une très grande irrégularité. Néanmoins, on peut constamment lu reconnaître la stratification suivante :

1. Une zone profonde s’étendant entre le fond et 5o’"-4o m, et dans laquelle prédominent les Copépodes (Cyclops et Diaptomus).

2. Une zone intermédiaire, comprise entre 5o m -4o m et 3o">-2o m, avec prédominance des Cladocères (à l’exception de Scapholoberis, toujours superficiel).

3. Une zone superficielle, comprise entre 20"’ et la surface, dans laquelle dominent les Rotateurs el les Flagellés.

^ B. Sur le fond de 305™, le plankton habite également pendant toute l’année en ce sens qu’il n’est jamais complètement absent. Mais, tandis qu’il est condensé jusqu’à 150’« au point de pouvoir être régulièrement dosé, il devient si rare au-dessous de 150-> qu’il est impossible d’apprécier son volume par la méthode adoptée ; le file l ne revient pas absolument’ vide, mais son contenu est représenté seulement par quelques unités dont le nombre ne varie de façon régulière qu’au voisinage du fond. L’examen des pêches étagées de ou 1 " en 5o m (à l’exception de celles voisines du fond), laisse reconnaître les zones suivantes :

1. Zone voàine du fond, de 3o5- à 290», contenant peu de plankton, moins pauvre cependant en nombre d’individus que les zones qui lui sont immédiatement superposées. On en ramène des pontes de Mollusques, puis rarement Bytholrephes longimanus et Sida limnetica ; fréquemment Cyclops strenuus, var. abyssorum qui paraît être son principal habitant.

2. Zone abyssale, de 300°> à aoo™. Cette zone est peuplée pendant l’hiver à peu exclusivement par des Copépodes, d’ailleurs en petit nombre, appartenant aux

(’) Emile Yumg, Des variations quantitatives du plankton dans le lac Léman {Comptes rendus, i" mai 1899 et 2 juin 1912).