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606 ACADÉMIE DES SCIENCES.

Les phénomènes sont les mêmes au travers de filtres rouges, ou bleus ; ils prennent la couleur du filtre employé.

Les auteurs ont cherché à expliquer ce brouillard par la diffusion de la lumière dans l’œil. Cela nous semble difficilement conciliable avec l’aspect’ en éventail que nous avons observe et aussi avec le fait qu’il est beaucoup plus intense et beaucoup moins étendu quand l’image se produit sur le bord même de la tache aveugle.

Faut-il voir là la preuve d’une excitation directe des fibres du nerf optique par la lumière très intense ? Cela semble difficile à concilier avec la conservation de la couleur excitatrice. L’interprétation complète des phénomènes appelle de nouvelles études.

BIOLOGIE. — Tropismes et tonus musculaire. Note de M. Étienne Rabaud, présentée par M. Paul Marchai.

Suivant la conception de Loeb, actuellement admise par la plupart des naturalistes, l’orientation des organismes vis-à-vis des excitants du milieu, les tropismes, résulterait du fait que ces organismes ayant une organisation symétrique sont entraînés dans une position telle qu’ils reçoivent des excitations symétriques. De fait, la lumière, par exemple, exerce une action marquée sur le tonus musculaire et la diminution unilatérale de ce tonus modifie la marche ou le vol ; certains Papillons aveuglés d’un seul côté sont animés d’un mouvement de manège.

Seulement, si ce processus explique que les organismes puissent être orientés d’une certaine manière, il n’explique pas comment, suivant les cas, les mêmes muscles entrant enjeu, l’animal va vers l’excitant ou en direction opposée. Et c’est, en cela, me semble-t-il, que résident essentiellement les tropismes.

Pour étudier la question, j’ai trouvé dans une Araignée (Argiope bruennichi) un matériel expérimental tout à fait favorable. Cette Araignée se tient constamment immobile au milieu de sa toile, le céphalothorax en bas; elle répond facilement et rapidement aux vibrations d’un diapason.

L’expérimentateur peut ainsi placer l’excitant dans une position bien définie par rapport à l’animal. J’ai donc posé le diapason vibrant sur le bord supérieur de la toile dans le prolongement de l’axe longitudinal du corps de l’Araignée. Dans ces conditions, recevant des excitations symé-