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SÉANCE DU 16 OCTOBRE 1933.
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si le chlorhydrate de l’alcaloïde amorphe du Pseudocinchona africana ne serait pas identique au chlorhydrate de corynanthéine qui, d’après Karrer et Salomon, présente lui aussi ce caractère.

Grâce à MM. Karrer et Fourneau, nous avons pu avoir à notre disposition des échantillons originaux de ces deux chlorhydrates et les comparer non seulement entre eux, mais encore avec le chlorhydrate de l’alcaloïde amorphe que nous avons extrait, par notre méthode, d’écorces de Pseudocinchona africana que nous a remises M. Perrot. Nous avons constaté, tout d’abord, que le chlorhydrate isolé par nous se présentait sous la forme de petits amas de fines aiguilles parfaitement blanches, que le chlorhydrate extrait par Karrer et Salomon était constitué par de fines aiguilles un peu jaunâtres rassemblées en amas, et qu’enfin le chlorhydrate préparé très anciennement par Fourneau avait l’aspect d’une poudre assez fortement colorée en jaune. Mais ayant recristallisé dans le chloroforme ces deux derniers produits, nous les avons alors obtenus sous la forme d’aiguilles parfaitement semblables à celles de notre chlorhydrate. Le comportement des trois chlorhydrates à l’égard du chloroforme s’est montré tout à fait semblable. Chacun d’eux ne se dissout, même à l’ébullition, que dans une quantité relativement grande de chloroforme, mais, dès que la solution s’est effectuée, on la peut concentrer considérablement sans qu’il s’y produise une cristallisation ; ce n’est qu’après un certain temps de repos à la glacière que la solution, claire jusqu’alors, se prend en une bouillie cristalline.

Alors que les chlorhydrates de yohimbine et d’α-yohimbine sont pratiquement insolubles dans le chloroforme, les trois chlorhydrates que nous étudions ici y sont très nettement solubles, même à froid : 100 mg de chacun de ces corps se dissolvent, en effet, rapidement dans 5 cm3 de chloroforme.

Contrairement aussi aux chlorhydrates de yohimbine et d’α-yohimbine, nos trois chlorhydrates sont, même à froid, très solubles dans l’alcool méthylique à 99,5° : 100 mg de chacun d’eux se dissolvent, en effet, très rapidement dans 5 cm3 d’alcool méthylique à 99,5°, mais il suffit d’ajouter de l’éther à l’une ou l’autre de ces solutions alcooliques pour que le chlorhydrate s’en précipite aussitôt.

Chacun des trois chlorhydrates est relativement peu soluble dans l’eau froide mais beaucoup plus soluble dans l’eau bouillante qui, en refroidissant, l’abandonne à l’état cristallisé.

Bien que difficile à préciser, le point de fusion est identique pour nos trois chlorhydrates. Si l’on dépose l’un d’eux sur le bloc Maquenne déjà chauffé