Page:Comte - Discours sur l’esprit positif.djvu/57

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constitue le but journalier de tous nos efforts individuels ou collectifs. Abstraction faite de toute critique passagère, la juste appréciation des divers inconvénients propres à la constitution effective du monde réel doit être conçue désormais comme inhérente à l’ensemble de la philosophie positive, même envers les cas inaccessibles à nos faibles moyens de perfectionnement, afin de mieux connaître soit notre condition fondamentale, soit la destination essentielle de notre activité continue.


Le concours spontané des diverses considérations générales indiquées dans ce discours suffit maintenant pour caractériser ici, sous tous les aspects principaux, le véritable esprit philosophique, qui, après une lente évolution préliminaire, atteint aujourd’hui son état systématique. Vu l’évidente obligation où nous sommes placés désormais de le qualifier habituellement par une courte dénomination spéciale, j’ai dû préférer celle à laquelle cette universelle préparation a procuré de plus en plus, pendant les trois derniers siècles, la précieuse propriété de résumer le mieux possible l’ensemble de ses attributs fondamentaux. Comme tous les termes vulgaires ainsi élevés graduellement à la dignité philosophique, le mot positif offre, dans nos langues occidentales, plusieurs acceptions distinctes, même en écartant le sens grossier qui d’abord s’y attache chez les esprits mal cultivés. Mais il importe de noter ici que toutes ces diverses significations conviennent également à la nouvelle philosophie générale, dont elles indiquent alternativement différentes propriétés caractéristiques : ainsi, cette apparente