Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/106

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des rochers, et, par-ci par là, quelques plumes.

Il me semble que cet endroit vous plairait parfaitement, surtout quand le soleil laisse tomber sur les vagues, ces belles traînées de feu que vous aimez tant.

Ce soir, les plus beaux nuages que j’aie vus s’y miraient dans l’eau. Cela faisait à la mer un fond chatoyant, merveilleux, et j’ai pensé à bien des choses.

Je n’ai pas oublié comme la vie apparaît alors que… mais passons.

Chère Mina, quoi qu’il nous en semble à certains moments, c’est le froid, c’est l’aride, c’est le terne qui fait le fond de la mer, et ce n’est pas l’amour qui fait le fond de la vie.

Voilà qui est très sage, mais je suppose que la sagesse de la femme est, comme celle de l’homme, toujours courte par quelque endroit.

Cette grande clarté du désabusement ne vous atteint pas, ne va pas jusqu’à Valriant.

Je pense souvent à vos aimables promis (passez-moi une expression bretonne), et j’espère que vous verrez l’humiliation du superbe.