Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/121

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vide à table ! Je crois qu’elle te ferait encore volontiers une tasse de thé. Sérieusement, es-tu bien sûr d’être si à plaindre ? Je la regardais tout à l’heure en causant avec elle au coin du feu. La flamme du foyer l’éclairait tout entière et faisait briller son anneau de fiancée. Encore une fois, tu n’es pas aussi malheureux qu’il te semble. Où est l’homme qui n’accepterait ton infortune avec transport ? Un an est vite passé. Le temps a l’aile légère. Non, l’absence n’est pas le plus grand des maux, surtout lorsqu’on n’a à craindre ni refroidissement ni inconstance.

Maurice tu veux donc absolument savoir jusqu’à quel point elle t’aime, et c’est moi qui dois étudier ce cœur si vrai. La besogne n’est point sans charmes.

C’est comme si j’allais jeter la sonde dans une source vive, ombragée, profonde, dont les eaux limpides refléteraient le ciel en dépit du feuillage. Nos conversations sont charmantes. Le trop plein de son cœur s’y épanche sans s’épuiser jamais. Ta fine oreille serait bien charmée. Apprends qu’elle fait flairer ton chapeau de paille à