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(Angéline de Montbrun à Mina Darville)


Chère Mina,

Merci et encore merci de vos si bonnes lettres. J’ai l’air ingrate, mais je ne le suis pas.

À part quelques billets bien courts à ma tante, je n’écris absolument à personne. Il me vient quelques lettres de celles qu’on appelait mes amies. (Pauvre amitié ! pauvres amies !) Je vous avoue que, d’un jour à l’autre je crois moins à leur sympathie profonde.

Aussi, sans le moindre remords, j’use de mes privilèges de malade, et laisse les lettres sans réponse. Soyez tranquille, leur sympathie profonde ne trouble ni leur repos, ni leurs plaisirs. Elles ont toutes la force de supporter les peines des autres.

Je me trouve plutôt bien de mon séjour à la campagne. Il me semble que je n’ai plus cette fièvre terrible qui me brûlait le sang. Le repos absolu et le grand air me calment, me rafraîchissent. Il est vrai que mon