Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/183

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s’arrêta devant et resta sombre et rêveur, à le considérer. Je l’observais sans oser suivre sa pensée. Nos yeux se rencontrèrent et ses larmes jaillirent. Il me tendit les bras et sanglota « Ô mon bien suprême ! ô ma Tintorella ! »

Je fondis en larmes. Cette soudaine et extraordinaire émotion, répondant à ma secrète angoisse, m’épouvantait, et je m’écriai « Mon Dieu, mon Dieu ! que va-t-il donc arriver ? »

Il se remit à l’instant, et essaya de me rassurer, mais je sentais les violents battements de son cœur, pendant qu’il répétait de sa voix la plus calme : « Ce n’est rien, ce n’est rien, c’est la sympathie pour le pauvre Jacques Robusti. »

Et comme je pleurais toujours et frissonnais entre ses bras, il me porta sur la causeuse au coin du feu ; puis il alla fermer la fenêtre, et mit ensuite quelques morceaux de bois sur les tisons.

La flamme s’éleva bientôt vive et brillante. Alors revenant à moi, il me demanda pourquoi j’étais si bouleversée. Je lui avouai mes terreurs.