Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/197

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une fleur, pas une mousse ne s’y verra jamais. La neige peut voiler l’affreuse nudité de la montagne ; mais rien ne saurait embellir la vie qu’une flamme puissante a ravagée. Ces ruines sont tristes : ce que le feu n’y consume pas, il le noircit.


27 juillet.

Une dame très bien intentionnée a beaucoup insisté pour me voir, et m’a écrit qu’elle ne voudrait pas partir sans me laisser quelques paroles de consolation. Pauvre femme ! elle me fait l’effet d’une personne, qui, avec une goutte d’eau douce au bout du doigt, croirait pouvoir adoucir l’amertume de la mer.

Qu’on me laisse en paix !


28 juillet.

C’est une chose étonnante comme ma santé s’améliore. Ma si forte constitution reprend le dessus, et souvent, je me demande avec épouvante, si je ne suis pas condamnée à vieillir — à vieillir dans l’isolement de l’âme et du cœur. — Mon courage défaille devant cette pensée.