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Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/245

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bles, et bien indignes de Dieu. Bénie soit la divine condescendance de Jésus-Christ qui supplée par le sien à toutes nos insuffisances. Adorable bonté ! Comment daigne-t-il m’entendre quand je dis : Pour lui ! pour lui !

Ô mon Dieu, soyez béni ! Tous les jours de ma vie je prierai pour mon père. Mieux que personne, pourtant je connaissais son âme. Je sais que sous des dehors charmants il cachait d’admirables vertus et des renoncements austères. Je sais que sa fière conscience ne transigeait point avec le devoir. Pour lui, l’ensorcellement de la bagatelle n’existait pas ; il n’avait rien de cet esprit du monde que Jésus-Christ a maudit, et il avait toutes les fiertés, toutes les délicatesses d’un chrétien. Mais que savons-nous de l’adorable pureté de Dieu ?

Si réglé qu’il soit, un cœur ardent reste bien immodéré. Il est si facile d’aller trop loin, par entraînement, par enivrement. Ne m’a-t-il pas trop aimée ? Bien des fois, je me le suis demandé avec tristesse.

Mais je sais avec quelle soumission profonde il a accepté la volonté de Dieu qui