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Fier Océan, vallons, etc.

Nous étions seuls, je laissai tomber l’ouvrage que j’avais pris par contenance, et j’écoutai.

Ce chant, mon père l’aimait et le lui demandait souvent. La dernière fois que je l’avais entendu, c’était dans notre délicieux jardin de Valriant.

Comme le passé revient à certains moments, comme le passé, comme la terre rendent ce qu’ils ont pris !

Mais la douleur de la séparation était là présente, déchirante.

J’avais été trop malade pour n’être pas encore bien faible, et voilà peut-être pourquoi jusque-là, la pensée de son indifférence ne m’avait pas causé de douleur violente. Sans doute cette pensée ne me quittait pas, mais ce que j’éprouvais d’ordinaire, c’était plutôt le sentiment du découragement profond, de la misère complète — ce que doit éprouver le malade incurable qui sait qu’en réunissant toutes ses forces, il ne pourra plus que se retourner sur son lit de peine.

Mais pour me décider à rompre avec lui, il