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Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/281

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des reproches. Je viens vous supplier d’avoir pitié de moi. Si vous saviez comme il est amer de se mépriser soi-même !

Ô ma pauvre enfant, votre image vient me ressaisir partout, votre vie si triste m’est un remords continuel.

Et pourtant suis-je coupable ? est-ce ma faute si vous m’avez jeté mon cœur au visage ?

Angéline, vous m’avez fait manquer à ma parole. Oui, vous m’avez réduit à cette abjection. Mais sur mon honneur, je n’aurai jamais d’autre femme que vous.

Ah ! soyez en sûre, on ne se donne pas deux fois avec ce qu’il y a de plus tendre et de plus profond dans mon âme, ou plutôt quand on s’est donné ainsi, on ne se reprend plus jamais. Si mon cœur a paru se refroidir. Ma pauvre enfant, au fond du cœur de l’homme, il y a bien des misères, mais pardon, pardon pour l’amour de lui qui m’aimait, qui m’avait choisi.

Quoi ! ne sauriez-vous pardonner un tort involontaire ? Ah ! vous avez bien oublié la promesse faite à Mina, cette solennelle