Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/287

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serrant faiblement ma tête contre sa poitrine, Amour Sauveur, je vous la donne, Ô Seigneur Jésus, prenez-la, Ô Seigneur Jésus, consolez-la, fortifiez-la ». Et à cette heure d’agonie, une force, une douceur surnaturelle se répandit en mon âme. Toutes mes révoltes se fondirent en adorations. J’acceptai la séparation. Je me prosternai devant la croix, je la reçus comme des mains du Christ lui-même. Et aujourd’hui encore, il me la présente. Je vois et je sens qu’il me demande le renoncement complet, que je dois être à Lui seul.

Maurice, c’est Lui qui a tout conduit, c’est sa volonté qui nous sépare. Cette parole, mon père me l’a dite à l’heure de son angoisse, et je vous la répète. Ah ! j’ai bien senti ma faiblesse.

Être désillusionnée ce n’est pas être détachée. Mon ami, vous le savez, l’arbre dépouillé tient toujours à la terre.

Oh ! comme nous sommes faits ! mais la volonté divine donne la force des sacrifices qu’elle commande. Je vous en prie, ne vous mettez pas en peine de mon avenir. C’est à Dieu d’en disposer : le bonheur et la