Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/71

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heureux ? Le secret n’en est plus un maintenant. Il est difficile, quoi qu’on fasse, de trouver beaucoup à redire à ce mariage ; et vraiment c’est une belle chose que cet amour qui grandit ainsi au grand soleil, en toute paix et sécurité. Puis, autour d’eux, tout est si beau.

Sans doute, rien n’est plus intérieur que le bonheur. Mais tout de même, quand Dieu créa Adam et Ève, il ne les mit pas dans un champ désolé. Maurice s’accommoderait parfaitement d’un cachot, mais sceptique, vous ne croyez plus à rien. Vous dites qu’il en est de l’amour comme des revenants : qu’on en parle sur la foi des autres. Que n’êtes-vous à Valriant. Il vous faudrait reconnaître que l’amour existe — qu’il y a des réalités plus belles que le rêve.

Angéline ressemble plus que jamais à son père. Elle a ce charme pénétrant, ce je ne sais quoi d’indéfinissable que je n’ai vu qu’à lui et que j’appelle du montbrunage. Mais ce que j’aime surtout en elle, c’est sa sensibilité profonde, son admirable puissance d’aimer.

Vous savez comme j’incline à estimer les