Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/72

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gens d’après ce qu’ils valent par là, et pourquoi pas ? Mon poids, c’est mon amour, disait saint Augustin.

Si j’y connais quelque chose, la tendresse d’Angéline pour son père est sans bornes, mais elle l’aime sans phrase et ne l’embrasse que dans les coins.

Nous menons tous ensemble la vie la plus saine, la plus agréable du monde. Il y a ici un parfum salubre qui finira par me pénétrer.

Vraiment, je ne sais comment je pourrai reprendre la chaîne de mes mondanités. Vous rappelez-vous nos préparatifs pour le bal, alors que se bien mettre était la grande affaire, et que j’aurais tant souhaité avoir une fée pour marraine, comme Cendrillon ? Sérieusement, il nous en aurait coûté moins de temps et d’argent pour tirer de misère quelques familles d’honnêtes gens. Je vous assure que je suis bien revenue des grands succès et des petits sentiments. Mais l’amour est une belle chose… Aimer c’est sortir de soi-même. Je vous avoue que je ne puis plus me supporter. Bonsoir.

Mina.