Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/92

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eu un faible pour cette belle mondaine. Son souvenir me revenait souvent quand j’allais à la chapelle des Saints.

J’aimais cette petite lampe qui y brûle jour et nuit, en témoignage perpétuel de sa reconnaissance ; j’avais même demandé qu’on m’en laissât le soin. Mais passons, et Dieu veuille me laisser toujours les saines jouissances de la vie.

Ici je m’éveille aux rayons du soleil qui dorent ma fenêtre, aux chants des oiseaux qui habitent le jardin, mais je ne me lève de bonne heure que de loin en loin.

Pourtant, j’aime le matin tout frais, tout humide de rosée, mais l’autre, comme disait X. de Maistre, s’accommode si bien d’un bon lit.

Je crains beaucoup de n’être jamais tout à fait comme la femme forte, ni comme Angéline, que Maurice appelle l’Étoile du matin. Il paraît qu’il est toujours le premier debout. Mais le beau mérite, quand on est amoureux, d’aller faire des bouquets dans le plus beau jardin du monde et d’attendre !

Pauvre Maurice ! Je suis joliment sûre