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Page:Conan - Elisabeth Seton, 1903.djvu/103

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ÉLISABETH SETON


Quand toutes les puissances de l’enfer m’environneraient,
Je ne craindrais aucun mal,
Tant que j’aurai mon Jésus pour ami,
Je ne craindrai aucun danger.


Mais les pauvres enfants, suffoquées d’émotion, essayèrent en vain de se rendre à son désir.

Jour et nuit, la mère Seton avait été auprès de sa fille ; mais, quand l’agonie commença, elle souffrit que les religieuses prissent sa place. On l’entraîna à la chapelle, et jusqu’à ce que tout fut fini, elle demeura prosternée aux pieds de Jésus-Christ, seul consolateur de la douleur humaine.

Quelques jours après, la mère Seton écrivait à Mme Sadler :


« Le départ de mon ange a laissé dans mon âme une impression si nouvelle pour moi et si profonde que, si je n’étais pas obligée de vivre en ces chers petits qui me restent, je mourrais en elle, sans le vouloir. Certainement, sans le vouloir ; car jamais, par un acte libre de ma volonté, je ne consentirais à regretter l’accomplissement de la volonté de Dieu. »

La santé d’Élisabeth était ruinée, et, à mesure que le temps s’écoulait, elle semblait plus affaiblie.

Au mois de mai, elle écrivait à Mme Sadler :


« Le souvenir de ma pauvre chérie s’empare maintenant de moi à chaque moment. Sa modestie, sa grâce incomparable en tout ce qu’elle faisait ou disait ; son air quand elle relevait tout à coup ses yeux baissés et qu’elle faisait rayonner véritablement toute son âme jusqu’au fond de mon âme — et c’était là souvent sa seule manière d’exprimer ce qu’elle pensait et ce qu’elle désirait — je suis si heureuse maintenant de n’avoir jamais eu à contrarier un seul de ses désirs ! Ses sentiments si purs, ses façons de juger si sages, si raisonnables ; la netteté, l’ordre qu’elle