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Page:Conan - Elisabeth Seton, 1903.djvu/71

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ÉLISABETH SETON

m’est un supplice. Ou bien, devais-je encore revoir ceux de mes livres qui traitent de la doctrine catholique »…

« Vous me recommandez de ne pas négliger les Vies des Saints. Je le voudrais que je ne le pourrais. Elles m’intéressent tellement que je leur consacre en entier le peu de moments que je puis saisir pour la lecture ; j’y trouve le soulagement de mon esprit, en ce qu’elles amoindrissent ses troubles et les réduisent presque à rien par la comparaison. Quand je lis que Saint Augustin demeura si longtemps dans un état d’esprit plein d’hésitation entre la vérité et l’erreur, je me dis : Aie patience, Dieu finira par t’amener au bercail. — Et ces leçons de renoncement, de pauvreté volontairement acceptée, si saint François de Sales, si la vie de notre cher Seigneur ne m’avait pas appris déjà de combien de grâces et de vertus elles sont accompagnées, je ne laisserais encore pas de les souhaiter, tant mon désir est grand de ressembler par quelque côté à ces chers saints. Antonio, Antonio, comment ma pauvre âme ne peut-elle se tenir pour satisfaite, quand elle sait que votre religion est la même aujourd’hui qu’a été la leur ? Comment, peut-elle hésiter ? Pourquoi faut-il qu’elle se débatte ? Le Tout-Puissant, lui seul, la déterminera. Les protestants disent que je suis en état de tentation. Vous allez le penser comme eux. Quoi qu’il arrive, le Tout-Puissant sera mon défenseur, non pour aucun mérite de ma part, mais pour le nom de Jésus-Christ. »


« Rien de nouveau. Cette pauvre âme se traîne toujours dans la même voie. Comme une barque sur l’Océan, elle flotte à la dérive, éloignée du port ; si elle en approche, on ne saurait le voir, mais soutenue par l’espérance qu’elle a mise en Dieu qui ne la laissera pas périr.

« Passant devant l’église romaine, je m’arrêtai à lire les inscriptions sur les tombes ; puis j’élevai mon cœur à Dieu, le prenant pour mon juge. Quelle joie ce serait pour moi, si