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Page:Conan - Elisabeth Seton, 1903.djvu/73

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ÉLISABETH SETON

Et, après avoir répondu point par point aux difficultés soulevées par M. Hobart et les théologiens protestants, ramenant la question au point capital, il ajoutait :


« Retenez bien l’argument que voici, et cessez de fatiguer votre esprit par des controverses :

« Tous les chrétiens savent que Jésus-Christ a établi une Église, et qu’il sera avec elle jusqu’à la consommation des siècles. Saint Paul appelle cette Église la ferme colonne de la vérité.

« Il faut qu’il y ait une Église véritable, laquelle doit être aussi ancienne que le christianisme lui-même.

« Tous nos efforts doivent avoir pour objet de chercher quelle est l’Église véritable parmi les sociétés chrétiennes qui réclament ce privilège. Lorsque nous avons trouvé cette église, nous n’avons plus besoin d’une plus longue étude. Croyons ce qu’elle nous enseigne, puisque la vraie Église ne peut errer.

« Un tel privilège ne saurait être revendiqué par des institutions nouvelles. Que si, pour s’en prévaloir, elles veulent fonder leur droit sur la succession d’une autre Église, voici à quel argument elles ont à répondre : L’Église dont vous procédez était dans la vérité ou dans l’erreur. Si elle était dans la vérité, vous avez eu tort de changer sa doctrine ; si elle était dans l’erreur, vous-mêmes êtes dans l’erreur. Succession légitime et innovation, sont choses qui se contredisent. L’étude de la religion ne saurait être difficile. Il faut qu’elle soit à la portée de l’entendement de chacun. Les controverses ne produisent pas de bien.

« Ceux de votre clergé s’efforceront toujours de détourner votre attention des principes que je viens d’exposer, et chercheront à vous entraîner dans un labyrinthe de controverses. S’ils réussissent à porter la confusion dans votre esprit, ils auront gagné la bataille. Vous ne serez plus protestante ; mais du moins vous ne serez pas catholique. »