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ÉLISABETH SETON

L’Église catholique, « toujours attaquée, jamais vaincue, » lui apparut dans sa grandeur, dans sa majesté, avec ses caractères d’unité, d’autorité et d’infaillibilité. La conviction se fit dans son esprit, et le 15 février 1805, elle écrivait à Mme Antonio Filicchi :

… Ils me disent maintenant de prendre garde ; que je suis mère, et que je répondrai de mes enfants au jugement de Dieu. Je le sais : et de plus, j’ai été bien avertie par M. Hobart des conséquences que leur religion aura pour eux et pour moi, au point de vue des intérêts de ce monde. N’importe ce qu’il en sera, j’irai maintenant avec calme et fermeté à l’Église catholique ; car si la foi importe tant à notre salut, je veux chercher la vraie foi à la source d’où elle est sortie ; je la veux chercher parmi ceux qui l’ont revue de Dieu lui-même…

« Venez donc, mes petits enfants, suivez-moi. Nous irons ensemble au jugement. Nous présenterons à Notre-Seigneur ses propres paroles ; et s’il nous dit : « Insensés, vous n’avez pas compris ce que je vous ai dit ! » nous lui répondrons : « Seigneur, puisque vous avez dit que vous seriez toujours, et jusqu’à la fin des siècles, avec cette Église que vous avez cimentée de votre sang précieux ; si depuis vous l’aviez abandonnée, ce serait donc votre parole qui nous aurait égarés. »


XIV


« Entre la conviction et, l’action, il y a loin chez la plupart des hommes. »

Mais il n’en fut pas ainsi chez Mme Seton ; et, le 14 mars 1805, dans la pauvre petite église de Saint-Pierre,[1] — la

  1. M. William O’Brien l’avait bâtie avec les aumônes qu’il était allé recueillir dans l’Amérique du Nord, après la promulgation de la liberté de conscience par le Congrès.