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Page:Conan - Elisabeth Seton, 1903.djvu/91

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ÉLISABETH SETON

maison de fermier. Elles y étaient terriblement à l’étroit. Cependant, en dépit des gênes et des souffrances de toute nature, les cœurs débordaient de joie. Parmi ces dames accoutumées au confortable et même à toutes les recherches de l’élégance et, du luxe, c’était à qui semblerait le moins s’apercevoir de tout ce qui manquait.

Mais Mgr Carroll déclarait ne pouvoir penser de sang-froid à leur situation, et se demandait avec angoisse si elles en sortiraient la vie sauve.


XX


Pendant ce temps, Cécilia Seton était retenue à New-York. La mort inopinée de sa belle-sœur, Mme James Seton, l’avait fait rappeler chez son frère, où sa vie était une souffrance de tous les instants. Elle écrivait à sa chère Élisabeth :


« Je préférerais être toute autre part ailleurs qu’ici, dussé-je y être au rang de la dernière des servantes. Si je n’avais la ferme foi qu’il y a un Dieu tout sage et tout puissant, pour diriger tous les événements de ce monde et récompenser tout ce que nous y avons à souffrir, je ne saurais, en vérité, que penser de ma situation. »


Sans qu’on s’en doutât, l’effort continuel dévorait ses forces.

Quand ses fanatiques parents s’en aperçurent, leur amer ressentiment se fondit. Ils entourèrent la jeune fille des plus tendres soins. Ils firent venir Harriet, sa sœur chérie, qu’on avait éloignée, la soupçonnant d’incliner vers le catholicisme.

C’était trop tard. Le mal était sans remède. Cécilia ne devait plus que languir.

Sa famille repentante ne savait plus rien lui refuser ; et