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Page:Conan - Jeanne LeBer, l'adoratrice de Jésus-Hostie, circa 1910.djvu/18

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JEANNE LE BER

chose, pourvu que nous sachions l’aimer absolument, comme on aime sur la terre. »


* * *


Jeanne aimait Notre-Seigneur de cet amour personnel. Pour elle, il n’était pas un être abstrait, lointain ; elle n’avait pas comme nous — tièdes croyants — en sa présence dans l’hostie, une foi vague, froide, irréelle. Sa foi perçait les voiles, et, devant cet anéantissement du Dieu de gloire, devant cet amour infini du Tout-Puissant pour nous — êtres de misère — son âme défaillait. Tout ce que Jésus-Christ souffre au Saint-Sacrement, de l’indifférence, de l’ingratitude des hommes, elle le ressentait profondément, et ses larmes coulaient brûlantes à la pensée du Christ-amour outragé, délaissé, oublié, solitaire.

Pour lui adoucir l’ennui, la tristesse de ces heures si longues, où il n’a pas un ado-