Page:Conan - L'obscure souffrance (suivi de Aux Canadiennes), 1919.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
115
AUX CANADIENNES

On n’améliore rien sans avoir à multiplier les efforts et les labeurs. Mais s’user, se dépenser, c’est le beau de la vie. Dieu nous a tous envoyé en ce monde pour servir, pour aider. Que chacune réfléchisse, qu’elle détermine ce qu’elle peut faire pour la cause sacrée de la tempérance, dans le milieu où elle vit et avec les forces les plus profondes de son âme, qu’elle se mette à sa tâche. Il faut de la prudence, de l’indulgence, du tact, mais par dessus tout, il faut la conviction ardente, la flamme intérieure.

« De l’eau autant qu’il en pourrait entrer dans le dé d’une petite fille, si elle est réduite en vapeur, fait crever une bombe », a dit Joseph de Maistre. Le même phénomène arrive dans l’ordre spirituel. Une pensée, une opinion, un assentiment simple de l’esprit ne sont que ce qu’ils sont, mais un degré de chaleur suffisant les fait passer à l’état de vapeur. Alors, ces principes tranquilles deviennent enthousiasme, fanatisme, passion et, sous cette nouvelle forme, peuvent soulever les montagnes. Le monde physique n’est qu’une image du monde spirituel. »