Page:Conan - L'obscure souffrance (suivi de Aux Canadiennes), 1919.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
L'OBSCURE SOUFFRANCE


15 septembre.



Chaque vie est nécessaire. Une action personnelle, essentielle, est dévolue aux moindres d’entre nous. Quoi qu’il nous en semble, c’est la vérité. Se croire inutile, c’est une grande et fatale erreur.

Il n’y a rien à négliger dans notre vie. Dans le monde moral, comme dans le monde physique, rien ne se perd. Tous nos actes ont, paraît-il, des conséquences profondes. Et pourquoi pas ? Est-ce qu’on ne reste pas confondu quand on réfléchit à la puissance des infiniment petits dans la nature ?

Mais nous avons tous le culte du prestige, de la fumée et du bruit.


21 septembre.



Je n’attends rien de l’avenir. Mais la jeunesse ne se supprime qu’imparfaitement, et la sensibilité concentrée et dormante a d’étranges réveils.

Ce besoin qu’ont tous les êtres jeunes de se reprendre au bonheur vit encore en mon âme