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AUX CANADIENNES

familiales comme dans nos mœurs sociales, il y a une éducation d’intempérance, et à ce mal si grand c’est à vous, Mesdames, de porter remède.

N’allez pas dire : « Les hommes sont les maîtres… qu’y pouvons-nous ? »

Ce que vous pouvez, Mesdames… mais vous pouvez tout… Si vous n’avez pas l’autorité, vous avez le charme, — l’influence souveraine, irrésistible, et vos devoirs sont le fondement de la vie sociale comme de la vie humaine.

À vous sont dévolus les soins de santé, d’hospitalité, tout le détail des choses domestiques.

Vous êtes les gardiennes, les reines du foyer.

Au nom de ceux que vous devez préserver, que vous devez défendre, que ce foyer — source de la vie nationale — ne soit pas une école d’intempérance, mais que la sobriété y soit en honneur… que les enfants y fassent le glorieux apprentissage des vertus chrétiennes, que la jeunesse n’y puise pas le goût des spiritueux… que les buveurs n’y trouvent jamais l’occasion de satisfaire leur passion.

Ne dites pas que la politesse a ses exigences — qu’il faut bien se conformer aux usages du mon-