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L’OUBLIÉ

Cela ravissait Élisabeth. Malgré les difficultés et les misères de sa vie, elle se serait trouvée trop heureuse, sans les mortelles inquiétudes de tous les jours.

La sanglante mort de l’abbé Vignal et celle mille fois plus terrible de Claude de Brigeac ajoutèrent encore à ses angoisses. La tristesse fut grande parmi les colons à la fin de l’année 1661.

Cependant, malgré tout, l’esprit de sociabilité se conservait à Ville-Marie ; et, à l’occasion du nouvel an, on échangeait de petits présents avec les compliments et les vœux.

Le soir de ce premier janvier (1662) Lambert Closse examinait les cadeaux reçus, étalés sur la table.

Un volume de l’Écriture envoyé par les Sulpiciens attira son attention. Il le prit avec la pensée que les premiers mots qu’il allait lire lui diraient ce que la nouvelle année lui réservait ; et l’ouvrant au hasard, il tomba sur ces paroles de Job :