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L’OUBLIÉ

ses pensées glissaient et souriant de ses tendres préoccupations, se leva pour examiner ses armes.

Un grand feu brûlait dans la cheminée ; mais ce foyer solitaire lui semblait triste, odieux. Malgré lui, il songeait à la douce chaleur des foyers où l’on s’aime.

Un léger coup à la porte de sa chambre le tira de sa rêverie, et tournant la tête, il aperçut la gracieuse silhouette de Claude de Brigeac.

— Je vous dérange peut-être, dit le jeune homme, mais ne m’en voulez pas… je m’ennuie.

— Je ne suis pas très sûr de m’amuser non plus, répondit le major, l’invitant du geste à s’asseoir et prenant place à côté de lui. Mais peut-être aurons-nous bientôt quelque alerte qui nous fouettera le sang.

— Pas cette nuit, commandant, le froid est trop intense.

— Ne sauriez-vous attendre un peu ? dit le major, riant.