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Le colonel d’Autrée s’était levé, et marchait de long en large dans la chambre. Au bout de quelques minutes, il reprit son siège et dit tristement :
— Je ne veux pas le malheur de ma fille… Dieu le sait… Mais la laisser dans ce pays conquis, ruiné, bouleversé… jamais…
— Comme tant d’autres Canadiens, Monsieur de Tilly peut passer en France, insinua Madame d’Autrée.
— Le voudra-t-il ?
— Et pourquoi pas ?… Son frère Le Gardeur et sa belle-sœur auront parfaitement soin de sa mère. Il est libre… Aucun devoir ne le retient ici… J’en vois tant qui sont au désespoir de ne pouvoir partir.
— Lui, a du courage, du patriotisme.
— Mais, aussi, il est amoureux, répondit Madame d’Autrée, souriant.
— Certes, ce n’est pas le mariage que j’au-