rais désiré, poursuivit l’officier. Le capitaine de Tilly est tout à fait pauvre. Puis, c’est un vrai Français que j’aurais voulu pour gendre. Un homme ne doit pas avoir deux patries. Le patriotisme qui se divise s’affaiblit.
— Deux patries ! dites-vous. Mais, il n’y a plus de Nouvelle-France. Jean de Tilly n’aura pas à se partager. Le Canada va devenir anglais… C’est fatal !
— Oui, et c’est aussi bien malheureux. La France héroïque, la France chrétienne avait fait ici une œuvre qui n’aurait pas dû périr… Je comprends la souffrance de Tilly et je le plains.
— S’il restait ici, il serait bien à plaindre. Mais, en France, il sera chez lui. Il est de France… C’est du pur sang français qu’il a dans les veines. Et, vous le savez, les étrangers mêmes ne peuvent voir la France sans l’aimer.