Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/206

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avaient laissé sur la terre canadienne une empreinte que rien n’effacerait jamais.

— C’étaient des hommes, dit-il douloureusement. Pourquoi faut-il que leur œuvre soit à bas ?

— Tout est-il fini ?… Faut-il renoncer à l’espoir que, malgré tout, la race française vivra chez nous ?… Notre grande Marie de l’Incarnation disait : « Le Canada est un pays spécialement gardé par la Providence. » Je le crois, j’ai foi en nos destinées…

Mais, si ceux qui devraient maintenir la religion catholique, les traditions, la langue, s’en vont, il est sûr que le pays sera bientôt anglais… Avez-vous réfléchi à votre responsabilité vis-à-vis de ceux qui vont rester… qui ont tant besoin d’exemples et d’encouragements ? Votre départ, croyez-moi, aura un mauvais effet.

— Ah ! mère, je le crains, dit Jean, se ser-